Le 6 octobre 2022, Paul Hazen a été intronisé au Cooperative Hall of Fame lors d'une cérémonie au National Press Club à Washington, États-Unis. En tant que directeur exécutif du U.S. Overseas Cooperative Development Council (OCDC), il a consacré sa carrière à faire entendre la voix des coopératives aux niveaux national et international. Il a également créé l'OCDC International Cooperative Revercha Group qui a aidé à mesurer l'impact et à augmenter le financement du développement des coopératives internationales, ce qui a conduit à une augmentation de 50 % du financement du Congrès à 18,5 millions de dollars pour le programme de développement coopératif. Nous l'avons interviewé pour en connaître davantage sur son parcours coopératif.
Comment le fait de grandir dans l'ouest du Wisconsin a-t-il influencé votre vision des coopératives ? Avez-vous été initié à ce modèle d'entreprise dès le début ?
Paul Hazen : l'Ouest du Wisconsin abrite de nombreuses coopératives, y compris des coopératives de producteurs telles que Organic Valley, des coopératives d'approvisionnement agricole, d'électricité, de téléphone et de crédit. J'ai été officiellement présenté aux coopératives lors de mon premier emploi chez un membre du Congrès américain, Alvin Baldus. Parce que les coopératives étaient sa base politique, nous en avons visité de nombreuses et nous en avons rencontré plusieurs dirigeants. Après la défaite de Baldus en 1980 pour sa réélection au Congrès, je suis allé travailler pour le Kickapoo Council of Governments, une coopérative de services présente dans neuf municipalités locales. Par la suite, j'ai travaillé pour Rural Housing, Inc., une organisation qui créait des coopératives d'habitation dans tout le Wisconsin. J'ai quitté cette organisation pour travailler pour la National Cooperative Business Association CLUSA International (NCBA CLUSA) à Washington DC en 1987.
Vous avez consacré votre carrière à faire entendre la voix des coopératives à l'échelle nationale et internationale. Comment la perception des coopératives en tant qu'acteurs du développement a-t-elle changé depuis que vous avez commencé à travailler dans ce domaine en 1987 lorsque vous avez rejoint la National Cooperative Business Association CLUSA International (NCBA CLUSA) ?
Paul Hazen : la perception des coopératives est beaucoup plus positive aujourd'hui qu'en 1987. Le mouvement coopératif surfe sur une vague de popularité qui a commencé pendant la Grande Récession de 2008-2009 lorsque le système financier américain s'est effondré et a été renfloué par le gouvernement fédéral. Les décideurs politiques, les chefs d'entreprise et les gens ordinaires ont commencé à chercher une meilleure manière d'organiser l'économie que les modèles capitalistes traditionnels. Cette recherche s'est poursuivie auprès des jeunes qui sont de plus en plus ouverts aux différents modèles d'entreprises et au triple résultat des coopératives qui incarne la triade attrayante du succès commercial de l'impact social et de la gestion de l'environnement.
Vous avez participé à la création de DotCooperation qui gère les domaines .coop et .creditunion et vous avez agi en tant que dépositaire de la marque mondiale Coop. Qu'est-ce qui vous a motivé à soutenir ce projet il y a 20 ans ? Quelle était la vision qui le sous-tendait ?
Paul Hazen : dans mon rôle de directeur général de NCBA CLUSA, j'étais toujours à la recherche de moyens de rehausser le profil et la compréhension publique des coopératives. Lorsque le concours pour les nouveaux domaines de premier niveau s'est ouvert, nous avons sauté sur l'occasion d'obtenir DotCoop. Il y avait plus de 125 nouveaux domaines de premier niveau proposés et seulement six ont été sélectionnés. DotCoop a été sélectionné parce que nous avons pu démontrer que les coopératives étaient mondiales et bénéficiaient du soutien du monde entier. Notre vision était d'établir le domaine DotCoop comme une bannière autour de laquelle toutes les coopératives pourraient se rallier pour démontrer l'avantage coopératif.
Ayant été membre du conseil d'administration de l'ACI, comment voyez-vous le rôle des organisations faîtières dans la défense des intérêts des coopératives au niveau mondial devant des organisations internationales telles que l'ONU ? (Le travail des organisations faîtières en termes de sensibilisation aux coopératives au sein d'organismes internationaux comme l'ONU. Par exemple, avoir des représentants des organisations faîtières des coopératives lors d'événements où l’on parlent des coopératives et comment cela a accru la sensibilisation parmi les organismes des Nations Unies et autres organisations internationales.)
Paul Hazen : il est très important que les coopératives aient une place à la table des organisations internationales. L'ACI a fait un excellent travail en représentant les coopératives devant le G20 en engageant des coopératives dans le pays hôte et en faisant venir des leaders coopératifs clés du monde entier. Cependant, rehausser le profil des coopératives ne peut être fait par les seules organisations faîtières – nous devons travailler ensemble pour être efficaces. C'est par nos efforts collectifs que nous pouvons montrer l'impact de la coopérative devant les décideurs politiques. Pour réussir à plaider en faveur des coopératives, nous avons besoin de données qui démontrent l'impact coopératif et les organisations faîtières peuvent jouer un rôle important dans la collecte et la diffusion des données.
Comment l'OCDC a-t-elle participé à la conférence Co-op Impact 2022 ?
Paul Hazen : la Cooperative Impact Conference est l'une des nombreuses manières dont NCBA CLUSA et OCDC influencent les décideurs politiques nationaux et internationaux sur l'impact des coopératives pour la justice économique et sociale. La conférence est également une excellente occasion de présenter les membres de l'OCDC (ACDI/VOCA, Equal Exchange, Frontier Co-op, GENEX, Global Communities, HealthPartners, Land O'Lakes Venture37, NCBA CLUSA, NRECA International et World Council of Credit Unions) et leur travail de développement coopératif international. Nous avons l'intention de nous engager avec nos partenaires dans le monde en développement et de réunir des leaders du développement économique pour présenter notre travail. Au cours de l'événement, l'OCDC a annoncé la publication de notre dernier livre blanc intitulé From the Ground Up - Partnering with Cooperatives on Locally Diriged Development From the Ground Up – Partnering with Cooperatives on Locally Led Development, qui montre comment les coopératives sont le meilleur partenaire de développement lorsque la localisation est l'objectif. Les coopératives sont des chefs de file dans l'autonomisation des gens et la Conférence sur l'impact des coopératives l'a démontré tant au niveau national qu'international.
