Les coopératives emploient presque 10 % de la population mondiale.
D'après les dernières estimations, qui se fondent sur des données provenant de 156 pays, au moins 279,4 millions de personnes à travers le monde (soit 9,46 % de la population active mondiale) travaillent pour des coopératives ou exercent un emploi relevant du champ d'application des coopératives. C'est ce qu'il ressort de l'étude que la CICOPA, l'Organisation internationale des coopératives dans l’industrie et les services, a publiée dans le cadre de son deuxième rapport mondial sur les coopératives et l'emploi.
Parmi elles, 27,2 millions travaillent dans des coopératives : 16 millions de personnes sont employées dans des coopératives et 11,1 millions d'entre elles sont travailleurs membres de leur coopérative. Les emplois qui relèvent du champ d'application des coopératives, y compris les producteurs membres indépendants, concernent plus de 252,2 millions de personnes, la grande majorité d'entre elles travaillant dans le secteur de l'agriculture.
Bruno Roelants, le secrétaire général de la CICOPA, a déclaré : « La création d'emplois est l'une des principales contributions des coopératives à travers le monde. Ce rapport montre que les personnes impliquées dans le mouvement coopératif constituent un pourcentage suffisamment élevé pour être considérées comme des acteurs majeurs du « Programme de développement durable à l'horizon 2030 » des Nations unies et du débat mondial sur « L'avenir du travail » lancé par l'Organisation internationale du travail.
Il existe 2,94 millions de coopératives à travers le monde, tandis que le nombre de membres, tous types de coopératives confondus, s'élève à 1 217,5 millions.
Le rapport examine, par ailleurs, les contributions spécifiques visant à résoudre les problèmes liés au travail et à l'emploi dans l'économie informelle.
● Les personnes qui travaillent dans l'économie informelle, pour des coopératives d'épargne et de crédit, des coopératives d'assurance mutuelle, des coopératives polyvalentes et des coopératives de consommateurs, ont un accès plus aisé au crédit, à l'éducation, à la formation, aux biens et services d'un coût abordable qui leur permettent de répondre à leurs besoins fondamentaux ainsi qu'à un certain niveau de protection sociale fondé sur la solidarité et l'entraide.
● Les producteurs et les entrepreneurs indépendants qui rejoignent des coopératives de services partagés ont accès à différents services leur permettant de réaliser des économies d'échelle et de renforcer leur pouvoir de négociation.
● S'agissant des travailleurs indépendants, dont le nombre a considérablement augmenté ces dernières décennies, les syndicats ou les organisations s'appuyant sur leurs membres pourraient utiliser les coopératives comme outil pour aider ces travailleurs à s'organiser et pour leur fournir des modèles innovants qui leur assureraient à la fois flexibilité et protection.
● Les coopératives de travailleurs, qui visent à fournir des emplois décents à leurs travailleurs membres, peuvent constituer une solution immédiate à la formalisation de l'emploi informel.
Cependant, pour exploiter pleinement la contribution potentielle des coopératives, « un environnement favorable et un cadre juridique approprié sont nécessaires » et « il convient de mieux expliquer le modèle coopératif aux syndicats, aux organisations s'appuyant sur leurs membres, aux ONG et aux autorités locales », conclut le rapport.
« Par ailleurs, l'étude a pour but d'améliorer la méthodologie et le niveau de qualité des statistiques concernant les coopératives. Cela est d'autant plus opportun que la prochaine Conférence internationale des statisticiens du travail aura lieu en 2018. Il convient que les autorités publiques et le mouvement coopératif prêtent une attention particulière à cet événement. »
